Retour à Privas, mais comme aspirant, avec l’espoir d’une permission.

Privas Le 28-4-1915     (P3- 14 sur 16)

Mes chers parents,

Me voici enfin de retour à Privas, après un voyage assez fatiguant, car nous n’avons pas pu dormir ou très peu. Ici j’ai reçu les félicitations unanimes de tout le monde mais je ne sais pas encore ce que l’on va faire de nous, nous ne le saurons qu’au rapport de demain.Quoiqu’il en soit je crois que l’on nous laissera à peu près tranquilles jusqu’à notre nomination, c’est du moins ce que nous a laissé entendre notre capitaine qui m’a félicité particulièrement d’avoir mené sa Compagnie à la tête du régiment. En général notre arrivée m’a paru faire bonne impression.

Cependant notre capitaine nous a demandé un petit travail sur ce que nous avons appris de nouveau parmi les règlements ; et comme nous sommes 3 à sa Cie nous nous sommes partagé le travail et nous allons lui faire de notre mieux un compte rendu sur les enseignements de la guerre moderne. Naturellement ceci pour lui faire plaisir mais ce n’est pas un ordre.

Comme camarades j’en ai retrouvé quelques uns mais peu et l’un d’eux m’a appris qu’il était arrivé hier une lettre à mon adresse et que je présume doit être la vôtre, mais n’étant pas avisé de mon arrivée, il l’a faite filer sur Draguignan ; ceci est d’ailleurs heureusement sans autre importance qu’un restant de quelques jours.

En attendant de savoir quand enfin il me sera donné d’aller vous voir je vous embrasse tous bien tendrement,

Votre petit aspirant qui vous aime de tout son cœur,

Jean Genin

 

Privas Le 30-4-1915

Mes chers parents,

Je viens de recevoir votre lettre ce matin avec les 2 billets dont je vous remercie beaucoup , et je m’empresse de vous l’écrire.

J’ai demandé aujourd’hui une permission de 24h pour dimanche que je suis à peu près sûr d’avoir, j’arriverai dans ces conditions samedi soir vers 8h ou 8h 1/2 . Cependant au cas où je n’arriverai pas à ces heures ne soyez pas inquiets c’est que je n’aurai pas eu de permission.

Toujours rien de nouveau n’est venu changer notre situation ici, nous attendons que l’on veuille bien nous donner un poste provisoire, car nous n’avons rien à faire. Aujourd’hui cependant nous avons travaillé au travail dont je vous ai parlé pour notre Capitaine.

J’ai vu les E.O.R des autres compagnies qui mangent au Mess aussi demain nous allons demander pareille faveur, ce qui nous sera accordé je crois.

Espérant pouvoir enfin être près de vous demain soir je vous embrasse bien tendrement en attendant de la faire autrement.

Bien réfléchi, si j’ai ma permission je vous enverrai une dépêche dans l’après midi, comme cela vous serez fixés.

Votre petit aspirant qui vous aime de tout son cœur,

Jean Genin

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