Spécial Centenaire de l’Armistice : lettres de novembre 1918 – Courrier du 1er novembre

(P4 bis – 1 sur 12)

Jean est toujours dans l’Aviation. Il a quitté l’Escadrille 41 pour l’escadrille 122 (en subsistance) stationnée depuis le 23 août 1918 à Villers lès Nancy (54) et  dont le signe distinctif est un trèfle à 4 feuilles peint sur les avions (Photo en tête de l’article prise par jean)

Il est Lieutenant T.D (càd à titre définitif), chef de la 33ème Section Photo, 32ème C.A.

Outre ses fonctions de responsable de la section Photo, il est contremaître-directeur chargé de la coordination de différents travaux d’aménagement du camp.

Le 1er novembre 1918

Mes Bien Chers Parents,

Je viens de recevoir votre lettre du 28 très étonné de voir que vous restez si longtemps sans recevoir de mes nouvelles car je suis certain de ne pas rester ce temps-là sans vous écrire, au maximum 4 jours.

D’ailleurs vous pouvez toujours être bien tranquilles sur moi car je considère maintenant la guerre finie sans que nous ayons bougé de notre poste d’ici et, tout au plus, ferons nous partie des troupes d’occupation.

La rapidité avec laquelle les événements se précipitent nous renverse littéralement et il est inutile de vous signaler la joie ici de voir comment s’effondrent successivement tous les alliés des boches ; mais l’on ne peut, malgré soi, pas se faire à l’idée que la guerre va prendre fin et que l’on n’entendra plus le canon, il semble que l’on rêve d’en parler avec une telle réalité. Néanmoins vivement la débâcle finale et je suis bien certain que l’on se réhabituera tout de même.

Malgré tout cela, tout continue comme auparavant et aujourd’hui comme membre de la commission d’examen nous avons vu passer 60 candidats à l’aviation, travail plutôt très ennuyeux, à peine ais-je eu le temps de pouvoir assister à la Messe d’11h1/4 et encore parce que le Commandant avait une auto pour y descendre, car après la séance du matin nous avons continué l’après-midi jusqu’à 18h30.

Je viens d’avoir la satisfaction de voir aboutir la seconde partie des travaux dont j’avais la surveillance car ce soir notre groupe électrogène se repose et le courant de la ville nous éclaire ; il ne reste plus que la vérification et l’amélioration des installations dans les baraques, de sorte que j’espère voir le terrain complètement terminé pour le nouveau temps de paix.

Toujours en bonne santé, je vous embrasse tous de tout mon cœur bien fort et bien tendrement.

Jean Genin

Terrain d’aviation de Villers les Nancy- Photo Jean Genin.

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