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Photo en tête d’article: La bataille de Morhange – Tableau d’Eugène Chaperon (peintre français- 1857-1938)
Jean annonce son entrée prochaine « un des premiers » dans Morhange, le fameux bec d’août 14*.
Il pense aussi à l’après-guerre et va commencer ses cours avec l’Ecole des Travaux publics qui deviendra sa profession jusqu’à la fin de ses jours.
Le 15 novembre 1918
Mes Bien Chers Parents,
J’ai reçu aujourd’hui avec grand plaisir votre lettre, nullement surpris de l’enthousiasme qui régnait à Brignais car ici cela continue toujours.
Dans 2 jours je vais probablement faire, un des premiers, mon entrée dans « Morhange » le fameux bec d’Août 14, pour y photographier l’entrée triomphale des troupes Françaises, je crois que je vais avoir l’occasion de voir des choses réellement sensationnelles car je n’ai plus que cela à faire maintenant.
Malgré tout je pense à l’après-guerre car j’étais déjà en pourparlers avec l’Ecole des Travaux Publics et l’amnistie est venue me confirmer dans mes intentions, aussi sous peu je peux commencer à suivre des cours qui me seront certainement utiles une fois démobilisé.
Je vous embrasse tous bien tendrement.
Jean Genin
* La bataille de Morhange s’inscrit dans la bataille des Frontières. Elle se déroule les 19 et 20 août 1914 sur un front qui s’étire sur près de 30 km et implique séparément les villes de Morhange et de Dieuze, distantes de 14 km.
Elle témoigne également des massacres de ce début de guerre: le 22 août ce sont 27 000 soldats français qui trouvent la mort en une seule journée, la plus sanglante de l’histoire militaire du pays.
Après leur défaite, les troupes françaises se retirent sur les hauteurs du Grand-Couronné, à proximité de Nancy, où elles contiennent l’armée allemande qui a cependant progressé d’une vingtaine de kilomètres.
Photos ci-dessous: Soldats français blessés dans la cour de la caserne de Morhange aux mains des Allemands, au lendemain des combats du 20 août.