Front 1ère partie : Verdun (9) On y va de bon cœur, mais c’est dur ! avril 1916

(P4 – 30 – Verdun 9)

Photo en tête d’article : « Sous Lieutenant Genin  »  Hiver 1915-1916

 

Photo JG ci-dessus : « Vue panoramique au dessus des tranchées » 1916

Le 16-4-1916

Mes Bien Chers Parents,

Alors que l’on s’attendait à aller prendre un peu de repos à l’arrière, nous venons d’apprendre que nous remontons à nouveau cette nuit aux tranchées dans un autre secteur. Dans l’état où nous sommes vous pensez si cela fait plaisir ; décidément on nous exploite jusqu’au bout. Mais puisqu’il faut marcher on y va tout de même de bon cœur, espérant que cela aura bientôt une fin. Heureusement que nous allons occuper je crois un secteur en assez bon état.

Malgré quelques éclaircies de soleil le temps est toujours affreux et très froid. De nombreuses giboulées mélangées de grêlons et de neige entretiennent une boue épouvantable. Vivement au moins un peu de beau temps.

Je suis toujours en bonne santé et dans l’attente de vos nouvelles je vous embrasse tous de tout mon cœur bien fort et bien tendrement.

Votre petit officier qui vous aime bien

Jean Genin

 

 

Photo JG ci-contre : 

« Neige dans les tranchées – Au fond, un abri de guetteur en construction avec barrage en chicane » 1916

 

 

 

 

 

 

 

Photo JG ci-contre : 

« Éboulement d’un parapet sous la neige » 1916

 

 

 

 

Le 18-4-1916

Mes Bien Chers Parents,

Nous voici à notre 2ème jour de tranchées et bien que les Boches semblent un peu se calmer dans le coin, ce n’est pas le rêve, car la pluie tombe sans arrêt.

Il serait bien à souhaiter que notre séjour aux tranchées ne se prolonge pas trop dans de semblables conditions car c’est réellement trop pénible et nous souffrons trop du froid et de l’humidité après toutes les fatigues que nous venons d’endurer.

Néanmoins je suis toujours en bonne santé, mais j’attends avec grande impatience un peu de repos à l’arrière pour avoir surtout la grande satisfaction d’un nettoyage dont le besoin est loin d’être douteux.

J’ai reçu une carte de Dorier du 8 ! Marcellin, qui a au moins eu la chance d’un peu de repos si légère que fût sa blessure.

En attendant de vos nouvelles je vous embrasse de tout mon cœur bien fort et bien tendrement

Votre petit officier qui vous aime bien

Jean Genin

 

 

 

 

 

                       Photo JG ci-contre :

« La lutte contre l’eau -La pompe dans la tranchée » 1916

 

 

 

 

 

 

 

 

     

Photo JG ci-contre : 

« Tranchée bouleversée par un bombardement » 1916

 

 

 

 

Le 21-4-1916

Impossible de vous écrire hier et avant-hier, néanmoins je suis toujours en bonne santé.

J’ai reçu ce matin avec un infini plaisir votre lettre et en même temps une carte de Jean Louis de Constantine, je me trouve précisément avec son régiment.

Quelle vie ! C’est dur ! Et surtout avec ce mauvais temps. Pensez bien à moi en ces fêtes de Pâques, car soyez persuadés que je vais les passer bien tristement. Quand reverrai-je un peu la vie civilisée ?

En attendant et espérant malgré tout, je vous embrasse de tout mon cœur bien fort et bien tendrement.

Votre petit officier qui vous aime bien

Jean Genin

 

Photo JG ci-dessus : « Adjudant Bellendy -9 ème Cie – Fusil à lunettes Lebel à chargeur modèle 1907, type colonial » 1916

 

Photo JG ci-dessus : « La boite aux lettres dans la tranchée » 1916

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