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Photo JG en tête d’article : la halte pendant la marche (163ème R.I)
Le 15-3-1916
Mes Bien Chers Parents,
Notre situation semble peu à peu se préciser et nous pouvons dire presque adieu à notre repos. Nous avons bougé et il pourra peut-être y avoir du nouveau pour nous bientôt.
Depuis hier il fait un radieux soleil d’été, ce qui a rendu notre voyage assez pénible ; aujourd’hui les fatigues sont passées et nous nous reposons à nouveau, nous ne savons pas jusqu’à quand ?….
Je suis toujours en bonne santé et dans l’attente de vos nouvelles.
Je vous embrasse de tout mon cœur bien fort et bien tendrement.
Jean Genin
Photo JG : La soupe à la grande halte (163ème R.I)
Le 17-3-1916
Mes Bien Chers Parents,
Depuis plusieurs jours nous commençons à nouveau à nous apercevoir que nous sommes en guerre, mais la vraie guerre cette fois, celle où l’on couche on ne sait où, où l’on mange on ne sait comment et où l’on part on ne sait quand !
C’est fatiguant mais épatant comme vie, il faut dire aussi que nous sommes toujours à l’abri des marmites, peut-être pas pour longtemps, mais de cela nous ne savons absolument rien.
Hier pour la première fois depuis que je suis officier, j’ai couché sur la paille avec mes hommes ; aujourd’hui j’ai plus de chance car j’ai encore un ½ lit, qui sait si j’aurai encore cet avantage.
Le pays que nous traversons actuellement est très riant et pittoresque avec de nombreuses et belles vallées, ce qui nous change un peu avec la région que nous avons quittée.
Je suis toujours en bonne santé, à part un petit abcès dans la bouche, mais ce n’est rien.
J’ai bon courage et grande confiance, soyez comme moi et prenez un peu patience car le courrier ne doit pas être régulier.
Je vous embrasse tous bien tendrement de tout mon cœur.
Jean Genin
Photo JG : Train de combat du 3ème Bataillon (163ème R.I)
Photo JG : Parc à bestiaux d’un centre de RVF (Ravitaillement en Viande Fraîche) à l’arrière du front